UJPLA exige la libération "immédiate et sans condition" du journaliste Clovis Kaseba, arrêté à Mwene-Ditu
L’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA) exprime sa profonde inquiétude face à l’arrestation de Clovis Kaseba, journaliste et directeur des programmes à la Radio Nsenda Muana (RSM), interpellé le 4 février 2025 par le commissaire urbain de la Police nationale congolaise à Mwene-Ditu.
Dans une déclaration faite le mardi 4 février 2025 à Kinshasa, le président national de l'UJPLA, Joseph Kayembe, a fermement condamné cette arrestation, qu'il qualifie de "violation flagrante" de la liberté de la presse et des droits fondamentaux du journaliste en République démocratique du Congo.
"L’UJPLA exige sa libération immédiate et sans condition, ainsi que la fin de toute forme de répression contre les journalistes dans l'exercice de leur devoir d’informer", peut-on lire dans cette déclaration.
Pour cette organisation, l’interpellation de Clovis Kaseba constitue une atteinte grave au droit à la liberté de la presse, tel que garanti par la Constitution congolaise et les conventions internationales relatives aux droits de l’homme ratifiées par la RDC.
"L’UJPLA tient à rappeler que la critique des figures publiques, notamment des élus comme M. Tshibanda, est non seulement légitime, mais constitue aussi un élément fondamental d’un débat démocratique sain et vibrant. Les journalistes doivent pouvoir exercer leur métier sans crainte de représailles, qu’elles soient juridiques, physiques ou autres. Les accusations portées contre M. Kaseba relèvent d’imputations dommageables", renchérit-elle.
Le journaliste Clovis Kaseba a été convoqué par la police à la suite d’accusations en lien avec la diffusion, sur les ondes de RSM, d’une série d’émissions jugées "critiques" à l’égard de Gérard Tshibanda, maire de Mwene-Ditu. Ces émissions, diffusées en janvier 2025, mettaient en lumière divers sujets d’actualité liés à la gestion de la ville, exprimant l'insatisfaction des habitants quant au bilan de l’administration municipale depuis l’entrée en fonction du maire le 13 mars 2023.
Après avoir comparu devant le maire, Clovis Kaseba a été placé en détention dans le cachot du commissariat de l'hôtel de ville, ce qui constitue une entrave au bon fonctionnement d’une démocratie, laquelle suppose la liberté pour les journalistes de mener des enquêtes et de relater des faits, y compris ceux susceptibles de déplaire aux autorités locales.
L'UJPLA invite également les partenaires internationaux et les organisations de défense des droits de l’homme à se pencher sur cette affaire et à exprimer leur solidarité avec Clovis Kaseba ainsi qu’avec l’ensemble des journalistes exerçant leur métier dans des conditions périlleuses à travers le pays.
José Kapuku Mushilayi
Commentaires (0)