Sankuru : montée vertigineuse des prix du riz et de la farine à Lodja
La vie économique des populations du Sankuru, en particulier à Lodja, est menacée par une augmentation exponentielle des prix des produits de première nécessité. Parmi les plus frappants, le prix du riz a grimpé de 600 FC à 800 FC, tandis qu'une tasse de farine de manioc a enregistré une hausse significative, passant de 300 FC à 400 FC. Cette flambée des prix est largement attribuée aux pluies diluviennes qui ont frappé la région ces dernières semaines, perturbant les récoltes et affectant la chaîne d'approvisionnement. Tel est le constat fait sur les marchés ce 10 décembre 2024.
Avec notre correspondant à Lodja, Patrice Lumumba Lokola
En effet, les pluies torrentielles, bien qu'elles soient nécessaires pour l'agriculture, ont causé des dégâts considérables dans les champs. Les cultures ont été inondées, entraînant des pertes importantes pour les agriculteurs et réduisant la disponibilité des produits sur le marché. Les conséquences sont immédiates : une production en baisse signifie une offre réduite, ce qui pousse naturellement les prix à la hausse.
Pour de nombreux foyers, surtout ceux de la région du Sankuru, le riz et la farine de manioc représentent des aliments de base. L'inflation de leurs prix met une pression supplémentaire sur des budgets déjà serrés. Les familles sont contraintes de modifier leurs habitudes alimentaires, cherchant à s'adapter à cette nouvelle réalité économique.
Henriette Osako, une vendeuse de riz, explique : « Il y a seulement deux jours, le riz se vendait à 600 FC. Aujourd'hui, nous le vendons à 800 FC. Nos fournisseurs nous en apportent en petite quantité, et les pluies diluviennes en sont la cause. Il en est de même pour la farine de manioc. » Certains expriment, par ailleurs, leur désarroi face à cette situation. Agnès Koho, mère de famille dans le quartier Asami, confie : « Nous ne savons plus comment nous allons manger. Avec ces prix qui grimpent, je suis obligée d'acheter moins, et mes enfants se plaignent toujours d'avoir faim. »
Pour sa part, Pierre Pascal Kalema, étudiant en sciences économiques à l'Université de Lodja, avertit : « Cette situation pourrait avoir des répercussions encore plus larges sur l'économie locale. L'augmentation du coût de la vie pourrait entraîner une inflation généralisée si d'autres produits suivent cette tendance. »
« Un homme prudent voit le mal et se cache ; les simples avancent et sont punis », lit-on dans la Bible. Malheureusement, jusqu'à ce jour, aucune mesure n'a été prise par le gouvernement provincial pour apporter un secours aux familles frappées par la crise. Les ménages se retrouvent abandonnés à leur triste sort, luttant seuls contre une montée inexorable des prix qui menace leur sécurité alimentaire.
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