Sankuru : Le gouverneur Victor Kitenge déchu par l’Assemblée provinciale, le pouvoir central dénonce une procédure illégale

La crise institutionnelle s’enlise au Sankuru. Le gouverneur Victor Kitenge Kanyama a été déchu, hier lundi 26 mai, par l’Assemblée provinciale de cette province du centre de la RDC. Sur les 23 députés présents dans l’hémicycle de Lusambo, 19 ont voté en faveur de sa destitution, à l’issue d’une motion de censure initiée trois jours plus tôt par 16 élus.

La motion reproche au chef de l’exécutif provincial une série de manquements graves, notamment la mégestion, l’insécurité persistante, l’ingérence administrative, la violation des lois, l’absence de leadership, le non-respect de ses engagements électoraux et une collaboration jugée faible avec le gouvernement central.

Absent lors du vote en raison d’un malaise cardiaque survenu quelques jours plus tôt, Victor Kitenge se trouve actuellement à la Clinique MIBA de Mbuji-Mayi pour des soins intensifs, selon un communiqué officiel du gouvernement provincial.

Mais la destitution du gouverneur s’est déroulée en violation d’une instruction claire du vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Shabani Lukoo Bihango, qui avait demandé, dans un message daté du 25 mai, la suspension de toute activité plénière à l’Assemblée provinciale du Sankuru et la venue urgente de ses membres à Kinshasa pour consultation. L’Assemblée est allée outre cette directive.

Réaction du pouvoir central : une destitution « nulle et non avenue »

Le mardi 27 mai, la vice-ministre de l’Intérieur, Eugénie Tshiela Kamba, a condamné cette démarche en la qualifiant d’illégale. Devant les députés provinciaux du Kasaï Central qu’elle a rencontrés à Kananga, elle a estimé que cette destitution viole les directives du président de la République relatives à la stabilité des institutions provinciales et s’inscrit dans une tentative de fragilisation des structures étatiques.

Élue nationale à Kananga, Eugénie Tshiela a profité de cette rencontre pour mettre en garde les députés de sa province contre toute velléité de destituer leur gouverneur ou le bureau de l’Assemblée provinciale, appelant à la retenue pour préserver la stabilité politique.

Cette prise de position a été fraîchement accueillie par certains élus, qui y ont vu un discours autoritaire et un désaveu du rôle de contrôle parlementaire reconnu aux Assemblées provinciales. « C’est un coup dur porté à la démocratie, qui risque de renforcer l’impunité et la mauvaise gouvernance au sein des provinces », a dénoncé un député de Kananga.

Un malaise dans l’espace Grand Kasaï

Au Kasaï Oriental, le gouverneur Jean-Paul Mbwembwe Kapo, membre de l’UDPS, a récemment été mis en accusation par l’Assemblée provinciale pour des soupçons de détournement. Deux des cinq provinces de cet espace géopolitique traversent donc des turbulences institutionnelles majeures, actes qui remettent sur la table la question de l’équilibre des pouvoirs entre Assemblées provinciales et exécutifs provinciaux.

Paul Claudel Kamukenj / Patrice Lomumba Lokola


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Commentaires (1)

  • C,EST VRAIMENT TRISTE QUE DANS LA PROVINCE DU SANKURU, RIEN NE MARCHE, LES DIFFÉRENTS GOUVERNEURS QUI SE SUSCENDENT DANS CETTE DITE ENTITÉ ADMNISTRATIVE NE SONT-ILS PAS APTES OU C,EST LE MANQUE DU PATRIOTSME ?. IL EST TEMPS DE SE METTRE AU TRAVAIL POUR LE DÉVELOPPEMENT DE CETTE PROVINCE QUI EST LA DERNIÈRE DE TOUTES LES PROVINCES DE LA RDC, ELLE MANQUE TOUT. QUE L,ÉTERNEL DIEU TOUCHE LES COEURS DE TOUS LES RESPONSABLES DE LA PROVINCE AU TRAVERS DE SON ESPRIT-SAINT AFIN QU,ILS PRENNENT CONSCIENCE DE LEURS RESPONSABILITÉS.

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