Rejet du « Pacte social » en RDC : l’Union sacrée et l’UDPS prennent position
L’initiative de consultation de la classe socio-politique portée par les Églises catholique et protestante en vue d’un dialogue national en RDC ne fait pas l’unanimité. L’Union sacrée de la nation (USN), plateforme majoritaire au pouvoir, a officiellement rejeté cette démarche, la qualifiant d’« initiative individuelle ».
Dans un communiqué, l’USN affirme que les initiateurs du projet « n’ont pas voulu attendre la position finale du Garant de la nation », alors qu’ils avaient été reçus par le président Félix Tshisekedi une semaine auparavant. « Le fameux "Pacte social" proposé par certains est une initiative individuelle de ceux qui avaient déjà pris d’autres contacts ailleurs (…). Par conséquent, ce projet n’engage ni l’USN ni sa haute autorité politique », précise le document.
Le mardi 11 février 2025, le parti présidentiel, l’UDPS, s’est également opposé à cette initiative, estimant qu’elle visait « à organiser des négociations politiques en dehors des processus de Luanda et de Nairobi ». L’UDPS a dénoncé « une initiative narquoise de certains acteurs religieux dont les diverses prises de position n'ont jamais caché leur antipathie à l’endroit des institutions de la République ».
Un jour plus tôt, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, avait précisé que le président Tshisekedi n’avait pas mandaté les Églises catholique et protestante pour mener ces consultations. « C’est une initiative qu’ils portent et qui n’en est qu’à ses débuts. (…) Il faut savoir que le président de la République ne leur a pas donné un mandat quelconque. C’est une nuance de taille », avait-il déclaré lors d’un briefing presse.
De leur côté, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) maintiennent leur engagement en faveur du « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ».
Les deux institutions religieuses affirment que ce projet s’inscrit dans une dynamique de mobilisation nationale pour la paix et la cohésion sociale, dans un contexte marqué par l’insécurité persistante à l’Est du pays. Selon leurs dirigeants, cette initiative résulte d’un long processus engagé en réponse aux sollicitations de plusieurs acteurs, y compris certains groupes armés impliqués dans la crise régionale.
Paul Claudel Kamukenj
Commentaires (0)