RDC : Trois ans de prison ferme et une amende de 950 000 FC requis contre l’opposant Seth Kikuni
Le ministère public a requis, lors de l’audience du 20 novembre à la prison de Makala, une peine de trois ans de prison ferme et une amende de 950 000 FC contre l’opposant congolais Seth Kikuni. Cette procédure s'inscrit dans le cadre d’une affaire d’infraction à la propagation de faux bruits, pour laquelle les avocats de l’accusé ont plaidé devant le tribunal de paix de Kinshasa/Gombe.
Le tribunal, après avoir entendu les plaidoiries, a pris l'affaire en délibéré, et une décision sera rendue dans le délai prescrit par la loi. De son côté, la défense du président du parti Piste pour l’Émergence reste convaincue que son client sera acquitté, estimant que le ministère public n’a pas apporté de preuves suffisantes pour justifier l’accusation. Ils dénoncent ce procès comme étant essentiellement politique et soulignent l'absence d'éléments concrets pour prouver une quelconque infraction.
Seth Kikuni, debout dans sa tenue de détenu et en présence de son épouse, a pris la parole pour exprimer ses préoccupations concernant les accusations portées contre lui. Selon lui, les propos du ministère public, qu'il considère comme étant une criminalisation de ses opinions, sont dangereux. L’ancien candidat à la présidence a ainsi interpellé le tribunal sur le fait qu’une condamnation à son encontre constituerait un grave précédent pour la liberté d’expression et la démocratie en République Démocratique du Congo.
Les faits reprochés à Seth Kikuni remontent au 27 août 2024, lorsqu'il avait tenu des propos publics à Lubumbashi, dans lesquels il aurait incité la population du Haut-Katanga à désobéir aux lois. Il avait déclaré : « Le Congo va mal parce que le grand Katanga va mal. Le Congo va mal parce que vous, les grands Katangais, qui êtes réputés être des résistants, des guerriers, des combattants, des révolutionnaires, vous faites semblant de ne pas voir ni d’entendre ce que même les aveugles et les sourds ont déjà vu et entendu. » Ces déclarations ont été interprétées par les autorités comme une incitation à la désobéissance, ce qui a conduit à l’ouverture de la procédure judiciaire contre lui.
Paul Claudel Kamukenj
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