RDC : le CNSA mandate Olenghankoy pour établir un contact entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila

Les relations entre l'ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, et son successeur, Félix Antoine Tshisekedi, demeurent au plus bas. Ni dialogue, ni collaboration. À en croire plusieurs observateurs, l’heure n’est toujours pas à la réconciliation.

Joseph Kabila n’a d’ailleurs pas mâché ses mots lors de sa dernière prise de parole publique, qualifiant Félix Tshisekedi de « dictateur » et appelant à « faire échec à cette dictature » qu’il accuse d’avoir pris racine au sommet de l’État. De son côté, le président Tshisekedi ne cache pas ses soupçons : depuis la rupture de la coalition FCC-CACH, il accuse son prédécesseur d’avoir fomenté des rébellions dans le pays pour saboter son mandat. Dans une interview accordée à Christian Lusakweno sur Top Congo FM, il va même plus loin en affirmant : « L’AFC, c’est Kabila ».

Des accusations graves, qui traduisent une fracture politique profonde. Celle-ci s’est encore accentuée il y a moins de deux mois, lorsque les autorités congolaises ont sollicité — et obtenu — la levée des immunités parlementaires de Joseph Kabila, à la suite d’une plainte introduite contre lui.

C’est dans ce contexte tendu que le Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA) a annoncé, dans un communiqué publié le week-end dernier et consulté par Opinion-info.cd, avoir mandaté son président, Joseph Olenghankoy Mukundji, pour engager des démarches en vue de faciliter un rapprochement entre les deux hommes forts.

« Le CNSA charge son président, M. Joseph Olenghankoy Mukundji, d'engager toute démarche en vue de faciliter la réunion des conditions qui favorisent la réalisation du dialogue, en particulier l'établissement d'un contact entre le Président de la République et son prédécesseur, ainsi que le rapprochement avec tous les acteurs politiques et de la société civile, tant à l'intérieur du pays qu'en exil, pour sauver notre mère patrie », lit-on dans le document.

Cette mission de médiation intervient alors que le gouvernement congolais s’active sur un autre front : celui de la paix à l’Est. Kinshasa multiplie les initiatives diplomatiques, notamment avec le Rwanda, en vue de mettre fin aux violences dans cette partie du pays. Un accord bilatéral serait d’ailleurs imminent.

Pendant ce temps, les groupes rebelles, notamment l’AFC/M23, continuent d’occuper illégalement plusieurs localités dans l’Est, malgré les efforts militaires et politiques déployés par le gouvernement.

Reste à savoir si Joseph Olenghankoy, fin politique et habitué des conciliations sous tension, parviendra à réunir deux figures que tout oppose désormais.

L’Infaillible


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