RDC : Félix Tshisekedi fixe enfin la condition pour un éventuel dialogue
Après la vague de réactions politiques suscitées par sa main tendue au président rwandais Paul Kagame, le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, a tenu à clarifier sa position.
Lors de son discours du jeudi 9 octobre 2025 à Bruxelles, à l’occasion de la deuxième édition du Global Gateway, le président avait appelé à œuvrer pour la paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Cette déclaration avait provoqué une avalanche de commentaires du côté de l’opposition. Plusieurs opposants avaient estimé qu’avant de prôner la réconciliation avec l’extérieur, le chef de l’État devait d’abord instaurer la paix à l’intérieur du pays, notamment à travers un dialogue national inclusif.
En réponse à ces critiques, Félix Tshisekedi a apporté des précisions le samedi 11 octobre 2025, lors d’une rencontre avec la diaspora congolaise vivant en Europe. Le président a conditionné tout éventuel dialogue à une condamnation claire de l’agresseur : « Tous ceux qui parlent de dialogue et tout ça, qui présentent aussi à leur manière les choses en disant : “Voilà, on ne veut pas du dialogue.” Oui, on ne veut pas de ce dialogue-là. Celui-là, on n’en veut pas. On veut d’un dialogue entre Congolais qui sont tous contre cette agression. La seule chose que je demande à ces gens qui veulent le dialogue, c’est d’abord de condamner l’agresseur, de le nommer clairement et de le condamner. On ne peut pas dire que ce sont des patriotes qui peuvent se mettre à nos côtés pour parler de dialogue. On ne parle pas de dialogue avec des émissaires des agresseurs, qui, d’ailleurs, lorsqu’ils arrivent à la table de discussion, ne parlent que des intérêts des agresseurs. Ils ne parlent pas des intérêts des Congolais. Il n’y a rien qui concerne les Congolais. Tout est tourné vers leurs intérêts. Alors ça, moi, j’ai dit : ça n’arrivera plus. En tout cas, à moins qu’on me dégomme ou qu’on me tue. Mais tant que je serai vivant, ça n’arrivera pas. »
Le président congolais a également fustigé les anciens dialogues politiques qu’il juge responsables de nombreuses crises institutionnelles : « C’est à cause de ces dialogues que nous sommes toujours dans nos problèmes. Tant que je serai vivant, ces mascarades ne se reproduiront plus. Ces soi-disant dialogues qui se terminaient par des brassages, des mixages ou des unions nationales n’ont fait qu’aggraver nos difficultés. Et c’est tout cela qui a amené les problèmes que nous connaissons aujourd’hui. Donc, moi, j’ai dit : plus jamais. Je veux bien qu’on discute des problèmes du pays, parce que, comme dans tous les autres pays, le nôtre en a aussi. On peut en discuter, mais cela ne veut pas dire que cela doit se terminer par des brassages ou des mixages. On introduit dans nos institutions des gens inféodés, des gens à la nationalité douteuse. Des choses comme ça. Alors, oui, nous voulons la paix — ça, c’est très clair — et nous sommes les premiers à le dire. »
Pour Félix Tshisekedi, la priorité demeure la restauration d’une paix véritable et souveraine, fondée sur l’unité nationale et la défense des intérêts du peuple congolais.
Emmany Pat’son Will Muasua
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