RDC : 9 ans après, le centre culturel de Kinshasa rend hommage à Papa Wemba

À Kinshasa, capitale de la RDC, de nombreux habitants se souviennent encore de Papa Wemba, décédé il y a neuf ans sur la scène musicale à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Du jeudi 24 au dimanche 27 avril, le centre culturel de la capitale congolaise rend hommage à cette icône de la musique par des expositions artistiques, des projections de films...

Au Roi du Village Molokai, un centre culturel de Kinshasa, les chansons de Jules Shungu Wembadio, surnommé notamment « Kuru Yaka » et affectueusement appelé « Papa Wemba », ont été à l'honneur, rassemblant de nombreux habitants de Kinshasa et des environs. Pendant quatre jours, les Kinois préfèrent penser à la carrière étincelante et à la vie brillante de ce virtuose et crack de la musique congolaise, l'un des fameux rois de la dynastie de la rumba congolaise.

Gilbert Balufu Bakupa, directeur général du Centre culturel et artistique des pays de l'Afrique centrale, ayant pris part à la première journée, trouve des mots justes pour saluer une fois encore la mémoire de cet artiste et démiurge de la musique congolaise.

« C’est le neuvième anniversaire de la mort de Papa Wemba à travers une exposition en sa mémoire. C’est une histoire de nous tous, nous devons la commémorer », a-t-il déclaré.

Ce dernier garde encore de beaux souvenirs de cet artiste, qu'il a personnellement côtoyé de son vivant.

« On s’était rencontrés à Paris et il venait chez moi. J’ai appris beaucoup de choses sur le Congo de Papa Wemba, un artiste majeur. Il a influencé nos vies et celles d’une génération d’Africains. Il est l’artiste majeur qui a modifié certains comportements en termes rythmiques et qui a amené le son congolais très loin à travers le monde », a indiqué Balufu.

Et d'ajouter :

« L’histoire de Papa Wemba est caractérisée par la persévérance. À chaque fois, il a toujours rebondi, car un vrai artiste, c’est celui qui ne renonce jamais, l’art étant linéaire. Papa Wemba a connu beaucoup d’événements dans sa vie et n’a jamais renoncé. La preuve, c'est qu'il est mort sur scène : la belle mort à la Molière. »

Gilbert Balufu Bakupa a invité la population à se joindre à son centre pour rendre hommage à Papa Wemba en visitant l’exposition en sa mémoire, à l’occasion du neuvième anniversaire de son décès, célébré dans cet établissement situé dans la commune de Kasa-Vubu, au centre de Kinshasa.

Jules Shungu Wembadio, dit Papa Wemba, a commencé sa carrière explosive avec Zaïko Langa Langa en 1969. Il l'a ensuite quittée en 1974 pour Isifi Lokole, avec son ami Benoît Bokili, dit Bozi Boziana, et, comme une astéroïde, il va rejoindre Yoka Lokole, une dissidence de ce dernier avec Mavuela Somo et Mbuta Mashakado. Il finira par créer son propre cartel qu'il propulsera à travers le monde, Viva La Musica, en 1977, où il va lancer les carrières de cracks comme Koffi Olomidé, King Kester Emeneya, Reddy Amisi, Awilo Longomba et d'autres.

À part la musique, il s'est illustré dans la mode comme un mannequin naturel et un génie du stylisme, un talent qu'il avait aiguisé aux côtés de son ami Adrien Samba Mombele, dit Stervos Niarkos, du mouvement de la SAPE (Société des ambianceurs et des personnes élégantes), où il est considéré, avec Niarkos et King Kester, comme l'un des dieux de la Trinité de cette mythologie.

Barca Fibilulu Mpia

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