Politique : « Aucun dialogue ne se fera en dehors de mon initiative » (Félix Tshisekedi Tshilombo)
Alors que les confessions religieuses ont publié une feuille de route pour un dialogue national et qu’une rencontre pouvoir-opposition est annoncée en Afrique du Sud à l’initiative de Thabo Mbeki, le président Félix Tshisekedi a rappelé que tout processus de dialogue doit passer par son initiative et se tenir entre Congolais.
Lors du deuxième congrès de l’Union sacrée pour la Nation (USN), organisé samedi 30 août au Centre culturel et artistique pour les pays de l’Afrique centrale, le chef de l’État, Félix Tshisekedi, a réaffirmé son attachement à un dialogue national, tout en rejetant toute forme de médiation extérieure.
« Dialogue, oui, mais dialogue avec les Congolais qui veulent reconstruire leur pays et sortir de la crise, et non avec ceux qui sont inféodés aux diktats des pays voisins », a déclaré le président. Insistant sur son rôle de garant des institutions et de la cohésion nationale, il a été clair : « Il n’y aura jamais de dialogue en dehors de ma propre initiative ».
Dans son discours, Félix Tshisekedi a mis en garde contre les initiatives parallèles. Selon lui, les Congolais n’ont pas besoin de facilitateurs pour se parler. « Le dialogue, il est permanent et il doit l’être en République démocratique du Congo », a-t-il insisté, rappelant que les différends doivent être réglés dans le cadre démocratique et non par la violence armée.
Le chef de l’État a par ailleurs dénoncé l’attitude de certains Congolais qui, selon lui, se soumettent à la volonté de pays voisins au détriment de leur propre nation. « Ce sont ces Congolais-là que nous devons combattre jusqu’à notre dernière énergie, car ils retardent le développement et favorisent le pillage de nos ressources naturelles », a-t-il martelé.
Ces déclarations interviennent alors que les confessions religieuses (CENCO, ECC et leurs partenaires) ont dévoilé une feuille de route en quatre étapes : un « mois de la paix » marqué par des cultes œcuméniques, un dialogue technique d’experts, un dialogue politique entre majorité, opposition, mouvements armés et société civile, puis une conférence internationale sur la paix et le vivre-ensemble dans la région des Grands Lacs.
Cette initiative, issue du Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble, entend répondre à la crise sécuritaire et politique. Mais pour Félix Tshisekedi, l’essentiel reste que tout dialogue soit initié et piloté par les institutions congolaises.
Paul Claudel Kamukenji
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