Pétitions contre le bureau Kamerhe : la majorité parlementaire teste l’autorité de l’UDPS
Alors que beaucoup espéraient que la récente réunion interinstitutionnelle convoquée par le président Félix Tshisekedi allait apaiser les tensions au sein de la majorité, la fronde parlementaire prend de l’ampleur. À la veille de la rentrée parlementaire, prévue ce lundi 15 septembre, les députés nationaux initiateurs des pétitions contre les membres du bureau de l’Assemblée nationale maintiennent la pression et passent à l’étape supérieure : solliciter officiellement l’appui de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), première force politique de la coalition au pouvoir.
Les pétitionnaires sollicitent le parti présidentiel
Ce mercredi 10 septembre, une délégation de députés frondeurs a été reçue par Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS. Pour ces élus, l’implication du parti présidentiel est indispensable afin de garantir l’aboutissement de leur démarche visant le bureau dirigé par Vital Kamerhe.
« Aujourd'hui, les pétitionnaires ont pris l'engagement ferme de rencontrer l'autorité principale du parti UDPS. Nous savons que l’UDPS compte parmi les formations politiques ayant le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale. Nous avons sollicité son soutien, le soutien du parti présidentiel, pour nous accompagner dans cette démarche législative et politique », a expliqué le député Samuel Yumba Mwanabute, porte-parole du collectif.
Selon ce dernier, plus de 200 signatures auraient déjà été récoltées, condition jugée suffisante pour la recevabilité des pétitions.
Kabuya s’en remet à Tshisekedi
De son côté, Augustin Kabuya a pris acte de la requête des pétitionnaires mais a conditionné toute décision à l’aval de Félix Tshisekedi.
« C'est une démarche parlementaire. Je dois me référer à la haute autorité politique de référence, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi », a-t-il confié à la presse, évitant ainsi de se prononcer immédiatement.
Une session à haut risque
La session parlementaire de septembre, traditionnellement consacrée à l’examen du budget, s’ouvre dans un climat de crispation. Les priorités annoncées par le Chef de l’État — une rentrée sereine, axée sur les enjeux nationaux, le contrôle de l’Exécutif et la situation sécuritaire dans l’Est du pays — risquent de se voir éclipsées par les tensions internes de la majorité.
À noter que l’initiative des pétitionnaires, si elle va jusqu’au bout, pourrait non seulement fragiliser Vital Kamerhe et son bureau, mais aussi mettre à l’épreuve l’autorité de l’UDPS sur une majorité parlementaire encore traversée par de profondes rivalités.
L’Infaillible
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