Ouverture du procès RDC-Rwanda devant la CADHP : Kigali conteste, Kinshasa présente ses preuves
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) à Arusha, en Tanzanie, a ouvert le procès opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda, ce mercredi 12 février 2025.
Cette action judiciaire vise à faire la lumière sur des décennies d’agressions, de pillages de ressources minières et de massacres présumés orchestrés par le Rwanda sur le sol congolais.
Lors de cette première audience, la défense rwandaise a sollicité l’incompétence de la CADHP, arguant que les questions soulevées par la RDC ne constituaient pas un différend entre les deux nations. En réponse, les avocats congolais ont vigoureusement contesté cette position, présentant des rapports d’experts des Nations unies attestant de l’implication rwandaise dans des exactions commises dans l’Est de la RDC.
Le vice-ministre congolais de la Justice et du Contentieux international, Samuel Mbemba, a martelé l’ampleur des souffrances infligées à la population congolaise :
"La tragédie du siècle, dont la question est ici devant cette cour, a fait plus de 13 millions de morts et plus de 6 millions de déplacés internes, des familles chassées de leur terre parce qu’il y a des minerais à exploiter."
Les audiences se poursuivent jusqu’au 13 février 2025, avec une attention particulière portée sur la recevabilité de la requête de la RDC et la compétence de la CADHP à juger cette affaire. La RDC reste déterminée à obtenir une condamnation du Rwanda pour les violations alléguées des droits de l’homme.
Paul Claudel Kamukenji
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