ONU : Félix Tshisekedi dénonce la terreur islamiste et les massacres des ADF en RDC
Alors que la République démocratique du Congo est déjà confrontée à l’activisme de nombreux groupes armés et à la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda, le président Félix Tshisekedi a dénoncé, du haut de la tribune de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies, le lourd tribut que l’intégrisme islamiste fait payer à l’Est du pays et au continent africain. Mardi 23 septembre à New York, le chef de l’État congolais a rappelé que le terrorisme demeure une menace grave pour la paix et la sécurité internationales, aucune région du monde n’étant épargnée. « Après l’Asie, l’Europe occidentale et l’Amérique du Nord, ce fléau s’enracine en Afrique et déstabilise plusieurs sous-régions. Al-Qaïda au Maghreb islamique, bien que fragilisée par l’action internationale, conserve des capacités dans des zones grises et diffuse son influence. Boko Haram au nord du Nigéria et Al-Shabaab en Somalie maintiennent une emprise territoriale significative », a-t-il déclaré.
En Afrique centrale, a-t-il ajouté, après les ravages causés par la Lord’s Resistance Army (LRA) de Joseph Kony, le Nord-Est de la RDC continue de subir les exactions des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe terroriste d’origine ougandaise ayant prêté allégeance à l’État islamique. « Membre de la Coalition mondiale contre Daech, la République démocratique du Congo appelle les Nations unies à s’engager plus résolument dans la mise en œuvre des recommandations de ladite Coalition et du Processus d’Aqaba, à savoir : le partage renforcé du renseignement, l’assèchement des financements, la lutte contre la propagande et contre les sanctuaires, ainsi que le soutien accru aux communautés victimes, dans le plein respect du droit international humanitaire », a plaidé Félix Tshisekedi.
Malgré les opérations militaires conjointes FARDC-UPDF dans le Grand Nord du Kivu et dans la province de l’Ituri, les attaques des combattants ADF demeurent effrayantes. Ce groupe armé, enraciné sur le sol congolais, continue de semer la terreur et la désolation au sein des populations civiles. Récemment, près de cent personnes ont été tuées dans deux attaques distinctes dans les territoires de Lubero et de Beni, au Nord-Kivu, zones encore sous contrôle du gouvernement central. À Ntoyo, dans le secteur des Bapere, à seulement sept kilomètres de Manguredjipa, l’assaut des ADF a coûté la vie à au moins soixante-douze personnes. Une centaine d’autres ont été enlevées, tandis que seize maisons, huit motos et deux véhicules ont été incendiés. Dans le territoire de Beni, dix-huit autres personnes ont péri lors d’attaques contre les villages de Fotodu et d’Avey, situés dans le groupement Batangi-Mbau.
Ces nouvelles atrocités, confirmées par les sources sécuritaires et la société civile locale, démontrent, jusqu’à preuve du contraire, la gravité de la menace terroriste dans l’Est de la RDC et renforcent l’appel du président Tshisekedi à une mobilisation internationale plus ferme contre ce fléau.
La rédaction
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