Nord-Kivu : L'opposition rejette le projet de révision constitutionnelle de Félix Tshisekedi

Le débat sur la volonté de Félix Tshisekedi de modifier la Constitution ne cesse d’être évoqué dans plusieurs tribunes au sein de l’opinion, et ce, à tous les niveaux.

Les pro-Tshisekedi affûtent déjà leurs armes pour que cette vision arrive à son aboutissement, bien que cela ne soit pas facile. Il y a ceux qui sont « contre » cette démarche. Ils affirment que l’urgence, en ce moment, au pays de Mzee Laurent-Désiré Kabila, n’est rien d’autre que « la paix » à l’Est de la RDC. Selon eux, « certaines localités congolaises restent sous occupation du Rwanda sous le label du M23 ».

Les opposants au régime Tshisekedi condamnent l’idée de voir qu’en lieu et place de s’occuper de la situation à l’Est, Tshisekedi affiche une volonté inopportune de doter la RDC d'une nouvelle Constitution, alors qu’il y a de nombreux défis à relever. Ce vendredi 13 décembre 2024, les partis politiques de l’opposition se sont réunis à Goma devant leurs cadres et militants pour montrer leur désaccord face au comportement qu’ils qualifient « d’entêtement » du président Félix Tshisekedi, qui, selon eux, cherche à cacher ses échecs à travers le changement de la Constitution.

Parmi les formations politiques présentes à ce grand rassemblement, on peut citer le PPRD de Joseph Kabila, Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, LGD de Matata Ponyo, COFEDEC de Filia Tshipasa, PISTE de Seth Kikuni, ECIDé de Martin Fayulu, et d’autres.

« Nous sommes contre ces agissements. Il collabore et protège les détourneurs des deniers publics, il instrumentalise la justice pour traquer les opposants, les journalistes et les activistes des droits humains. Il s’était décidé en 2018 à changer l’ordre constitutionnel contre la volonté du souverain primaire. Plus de 150 Congolais ont été massacrés à Goma sans aucune forme de procès, et ce qui nous a le plus choqués, c’est de voir lors de la récente conférence des gouverneurs que les participants ont été contraints d’adhérer à cette idée mauvaise pour le peuple congolais, cela sans prendre leur avis », ont-ils écrit dans une déclaration commune lue par Monsieur Simon Dioka de l'AARC.

Et de poursuivre : « Lors de sa prise de parole au congrès, le parti politique de Félix Tshisekedi a chanté l’hymne de l’UDPS à la place de l’hymne national, qui est un symbole de la souveraineté nationale et une grande honte pour notre pays. Face à tout cela, nous, forces sociales et politiques de l’opposition du Nord-Kivu, déclarons ce qui suit : respect de l’article 219 de la Constitution en vigueur, la province du Nord-Kivu étant un espace de la RDC conformément à l’article 2 de la Constitution de la République, et dont le peuple jouit pleinement de la souveraineté nationale. Considérant que l’article 69 de la même loi mère donne au président de la République des obligations d’une manière exclusive et permanente auxquelles il ne peut pas se déroger, quelle que soit la raison, à l’occurrence bien assurer l’intégrité du territoire national », ont-ils exigé.

L'opposition signale que : « Dans sa position actuelle, la province du Nord-Kivu échappe au contrôle national à environ 60 % en raison de la guerre et de l’occupation par des forces étrangères soutenues par le Rwanda et l’Ouganda, ce qui met en péril l’intégrité territoriale qu’il est censé protéger. »

Selon Bruno Mwitoherhe, président fédéral du LGD de Matata Ponyo au Nord-Kivu, les habitants de cette région ont longtemps souffert à cause de la guerre, et ce, malgré le changement de régime. Prioriser le changement de la Constitution serait une manière pour celui qui est censé protéger la population de se moquer d’elle.

Alain Shamamba Tequiero, à Goma.


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