Mbujimayi : Le quartier La Plaine en ébullition, démolition en cours
Mbujimayi, 29 octobre 2024 – Ce matin, l’opération de démolition des constructions situées dans l’emprise de l’aéroport de Mbujimayi a débuté, provoquant agitation et inquiétude au sein de la population locale. Cette initiative, visant à libérer les zones illégalement occupées, a commencé dans le quartier de La Plaine, situé dans la commune de Bipemba, où de nombreux habitants ont été surpris par l’arrivée des bulldozers et autres engins de démolition.
Aux premières lueurs du jour, les riverains de La Plaine ont été brusquement réveillés par le bruit assourdissant des machines. En quelques minutes, les bulldozers ont commencé leur œuvre, abattant plusieurs constructions considérées comme illégales par les autorités. Le quartier, majoritairement constitué d’habitations précaires, s’est retrouvé en effervescence avec des habitants tentant de sauver leurs biens avant la destruction de leurs maisons.
L’opération, ordonnée par les autorités provinciales en collaboration avec l’Aviation Civile et d’autres instances administratives, vise à sécuriser les alentours de l’aéroport de Mbujimayi. Selon les responsables, les habitations situées à proximité des pistes d’atterrissage et de décollage représentent un danger pour les résidents et une entrave aux opérations de l’aéroport. Cette action est également justifiée par la nécessité de moderniser et d’étendre les infrastructures aéroportuaires pour répondre aux besoins croissants en matière de transport aérien dans la région.
Des habitants désemparés et indignés
Pour les habitants, la colère et l’indignation montent. Certains reprochent aux autorités de n’avoir donné aucun préavis ou d’alternative en termes de relocalisation. « Nous avons construit ici parce qu’il n’y avait pas d’autres endroits disponibles, et aujourd’hui, on nous demande de partir sans autre solution. C’est injuste ! » s’insurge un père de famille dont la maison a été rasée ce matin à infoplus.cd
Un homme trouvé sur le lieu lâché le morceau "Mais je ne suis pas d'accord quant au mode opératoire,et à la procédure suivie . Nous avons depuis toujours, dénoncé le détournement de l'enveloppe nous destinée pour quitter le lieu. Alors, puisqu'il ya présomption de détournement des fonds, pourquoi ne pas interpeller les autorités qui ont eu à gérer cette province afin d'éclairer la lenterne de l'opinion sur le montant exact. Qu'est-ce qui empêche l'assemblée provinciale du Kasaï Oriental d'interpeller l'ex gouverneure ai , aujourd'hui députée provinciale,dans une plénière ouverte au public ? Qu'est ce qui empêche l'IGF de sauter sur ce dossier et ester les présumés detourneurs en justice ? Donc, l'on ne doit pas construire l'aéroport sur les gémissements et larmes des propriétaires de ces 801 parcelles,qui du reste sont détenteurs de leurs titres de propriété. Que justice soit faite sur ce dossier"
Certains, tout en reconnaissant l’illégalité de leur occupation, estiment que la méthode est brutale et aurait pu être plus humaine. Les appels à un dialogue préalable, qui auraient permis aux habitants de se préparer, semblent avoir été ignorés. En réponse, des regroupements de résidents envisagent de se mobiliser pour obtenir des compensations ou un soutien pour leur relogement.
Les autorités campent sur leur position
Face aux plaintes, les autorités provinciales ont défendu l’opération, affirmant que des avertissements avaient été émis à plusieurs reprises au sujet des constructions illégales. Elles insistent sur la nécessité de sécuriser les infrastructures de la ville, soulignant que ces opérations vont se poursuivre pour libérer toutes les zones jugées illégalement occupées.
Pour le moment, l’avenir reste incertain pour les familles affectées. Les ONG locales et certaines églises se mobilisent pour fournir un soutien temporaire, tandis que d’autres organisations appellent les autorités à revoir leur approche.
Quel avenir pour La Plaine ?
La démolition des habitations dans le quartier de La Plaine met en lumière un problème plus large d’occupation illégale des terres à Mbujimayi. Avec une population en croissance rapide et des ressources limitées, la ville doit trouver des solutions pour offrir des logements abordables et sécurisés à ses habitants tout en assurant le développement de ses infrastructures.
Dans les jours à venir, la tension risque de demeurer élevée dans le quartier de La Plaine. La manière dont cette situation sera gérée pourrait bien influencer les futures relations entre la population et les autorités locales.
James Mpoyi
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