Lu pour vous : Gouvernement d’union ou de cohésion sociale, l’équipe Suminwa en ballotage défavorable
Lors du Conseil des ministres du vendredi 25 juillet 2025, le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a diplomatiquement dit au revoir à l’équipe dirigée par la Première ministre. S’il n’a pas annoncé officiellement que les membres actuels du gouvernement expédient les affaires courantes, c’est tout simplement par courtoisie envers ses fidèles de l’Union sacrée pour la nation (USN). Mais en réalité, la plupart des ministres actuels sont en train de vivre leurs derniers instants au gouvernement.
En tout état de cause, ce qui intéresse le citoyen lambda, ce n’est pas le maintien de tel ou tel autre ministre, mais l’espoir de voir de vrais changements s’instaurer en République démocratique du Congo (RDC). Sur ce plan, plus d’un Congolais n’hésite pas à déclarer que le gouvernement Suminwa n’a rien apporté de neuf à la gouvernance du pays. Il ne laisse aucune trace indélébile dans les annales de l’histoire nationale.
Un Premier ministre comme Lunda Bululu, qui a travaillé dans un contexte compliqué avec un dictateur à la tête du pays, a su se démener pour marquer son mandat. Après lui, aucun autre chef de gouvernement n’a su se distinguer, à part Matata Ponyo. Quelles que soient les faiblesses qu’on peut lui imputer, cet homme a tout de même laissé quelques repères. Tel n’est pas le cas avec la toute première femme Première ministre qu’ait connue la République démocratique du Congo.
FATSHI : sortir cette fois des sentiers battus
Depuis son avènement à la tête du pays, les différents gouvernements formés par le chef de l’État l’ont été sur la base de l’influence géopolitique, où les présidents des partis politiques ont joué un rôle de premier plan.
Avec la coalition Cap pour le changement (CACH) – Front commun pour le Congo (FCC), il ne fallait s’attendre à rien de bon, tant ce mariage était contre-nature. Le FCC, ayant la majorité au Parlement, ne pouvait qu’imposer sa loi. Le Premier ministre qu’il a imposé au chef de l’État, ainsi que ses ministres, incarnaient une gouvernance que la population avait rejetée lors des élections de 2018. Rien de positif ne pouvait donc sortir de ce méli-mélo.
C’est pourquoi ce qui devait arriver arriva : la dissolution du FCC-CACH a donné lieu à la création de l’Union sacrée de la nation (USN). Ainsi, Félix Tshisekedi a-t-il eu les mains libres pour manœuvrer à la tête du pays.
Malheureusement pour lui, la plupart de ceux à qui il a fait confiance ne partagent pas sa vision. Ils se sont distingués par des antivaleurs de toutes sortes, notamment la corruption, les détournements de deniers publics et le trafic d’influence.
Comme il en est à son second et dernier mandat, et puisqu’il a l’obligation de léguer au pays un héritage qui fera date, il importe qu’il opère des choix sans complaisance, afin de constituer une véritable équipe de combattants vertébrés, réduite au strict minimum, pour matérialiser son souhait de réduction du train de vie des institutions.
Pour ce faire, il doit s’émanciper de la pression des présidents de partis politiques, dont certains monnayent les nominations ou recourent au népotisme et au tribalisme.
Des défis majeurs à relever
En tout état de cause, le gouvernement qui sera formé aura d’énormes défis à relever. Il s’agira notamment de :
- La pacification de l’Est du pays ;
- La restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national ;
- La participation active au dialogue entre les différentes forces politiques et les forces vives de la nation, pour renforcer la cohésion nationale durement ébranlée par les crises multiformes ;
- La reconstruction économique et sociale du pays, en vue du bien-être des Congolais.
Le chef de l’État est donc appelé à désigner, au sein du prochain exécutif, des hommes et des femmes compétents, soucieux des valeurs collectives et du progrès commun.
C’est cette fois-ci ou jamais. Plus de 65 ans après son indépendance, la République démocratique du Congo est appelée à prendre son envol avec la détermination d’une nouvelle classe politique.
Tout est possible, car, dans notre hymne national, nous disons que nous bâtirons un pays plus beau qu’avant.
Hassan Mukuti, du Nouvel Observateur via Infoplus.cd
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