Kinshasa recadre les déclarations de Ronny Jackson sur la crise à l'Est
Le gouvernement congolais n’a pas tardé à réagir aux propos tenus par Ronny Jackson, membre du Congrès américain, après sa mission en Afrique. Lors d’un point de presse tenu mercredi, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a fermement rejeté les critiques du parlementaire américain concernant la gestion du conflit dans l'Est de la RDC.
« Des opinions personnelles, pas la position de Washington »
Pour Kinshasa, les déclarations de Ronny Jackson ne reflètent en rien la position officielle des États-Unis. Patrick Muyaya a tenu à préciser que ce dernier s’était exprimé à titre strictement personnel. « Ce qu’il a dit n’engage ni le gouvernement américain ni la Maison-Blanche », a-t-il souligné, ajoutant que les discussions entre Kinshasa et Washington se poursuivent normalement. « À aucun moment, les questions liées aux frontières de la RDC n'ont été évoquées dans nos échanges officiels », a-t-il insisté.
L’ambassade américaine prend ses distances
La réaction ne s’est pas fait attendre du côté de l’ambassade des États-Unis à Kinshasa. Dans un communiqué, elle a formellement désavoué le membre du Congrès, précisant qu’il n’avait jamais été mandaté par la présidence américaine pour représenter les intérêts des États-Unis en RDC. « M. Ronny Jackson est un élu du Congrès. Il n’est ni un envoyé spécial ni un représentant désigné par le président ou confirmé par le Sénat », a déclaré la mission diplomatique, écartant toute ambiguïté sur son statut et ses propos.
Un partage des ressources ? Kinshasa réagit avec fermeté
L’intervention de Ronny Jackson devant une commission du Congrès a particulièrement fait réagir Kinshasa. Il y accusait le gouvernement congolais d’être incapable d’imposer son autorité dans l’Est du pays, tout en proposant une forme de « partage » des ressources minières entre la RDC, le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda. Une suggestion que Patrick Muyaya a vivement dénoncée, rappelant que le conflit est alimenté par des intérêts économiques régionaux. « Depuis l’arrivée du président Tshisekedi, nous avons initié des efforts pour améliorer la gouvernance et instaurer plus de transparence dans la gestion des ressources », a-t-il affirmé.
Les États-Unis clarifient leur position
Alors que Ronny Jackson dénonçait un « système kleptocratique » en RDC et appelait à des sanctions contre les réseaux de corruption liés au commerce des minerais, les autorités américaines ont posé des actes concrets qui démentent ses propos. Le 20 février, le département du Trésor américain a inscrit sur sa liste noire James Kabarebe, ministre rwandais de l’Intégration régionale, ainsi que Laurence Kanyuka, porte-parole du M23. Une décision qui illustre l’alignement de Washington avec la position congolaise sur la crise sécuritaire à l'Est.
La rédaction
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