Kasaï : l’OCDH dénonce une violation de la Constitution dans le remaniement du gouvernement provincial

L’Observatoire congolais des droits humains (OCDH) s’insurge contre le dernier remaniement du gouvernement provincial du Kasaï, qu’il qualifie de contraire à la Constitution de la République démocratique du Congo, notamment en ce qui concerne la représentativité équitable des territoires.

Devant la presse, M. Hubert Ngulandjoko, coordonnateur de cette organisation, dénonce la concentration des postes ministériels au profit du territoire de Mweka, au détriment d'autres entités de la province.

« Mweka seul occupe trois postes au sein de ce gouvernement réaménagé. Physiquement, le territoire d’Ilebo n’est pas représenté. C’est une violation de la Constitution. Comme c’est un poste nominatif, chaque territoire devrait en bénéficier », a-t-il affirmé, rappelant les dispositions de l’article 118 de la Constitution.

L’OCDH estime, par ailleurs, que pour se conformer à l’esprit du législateur, le gouverneur Crispin Mukendi doit revoir sa copie et attribuer à Ilebo le poste ministériel qui lui revient de droit.

Hubert Ngulandjoko alerte également sur les risques de tensions populaires : « Le gouvernement provincial peut faire face à un soulèvement populaire pour empêcher sa mission. L’article 28 de la Constitution garantit le droit de manifester. Il y a des actions citoyennes qui peuvent être menées pour contrecarrer cette injustice. Nul n’ignore qu’Ilebo, en payant les impôts et taxes, contribue au développement de cette province. »

Dans le même élan, l’OCDH condamne fermement les violences meurtrières survenues récemment dans le village de Kibulungu, situé à une quinzaine de kilomètres de Tshikapa, à la suite de l’assassinat d’un chef local. Des affrontements communautaires y ont fait plusieurs morts et provoqué l’incendie de nombreuses habitations.

Pour Hubert Ngulandjoko, ce drame révèle un grave dysfonctionnement au sein du ministère provincial de l’Intérieur.

« Le ministre est presque absent, et un pareil ministre ne saura pas sécuriser le peuple kasaïen », a-t-il déclaré, avant d’exiger sa démission immédiate et d’appeler le gouverneur Mukendi à se séparer de lui.

Jonathan Mfunyi, depuis Tshikapa


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