Kasaï-Central : l’ONG Action Femme et Développement salue la décision du maintien des filles enceintes à l’école
La récente circulaire du ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), autorisant le maintien des filles enceintes dans les établissements scolaires, continue de susciter de nombreuses réactions au sein de la société congolaise. Une mesure diversement commentée, applaudie par certains, décriée par d’autres.
À Kananga, l’ONG Action Femme et Développement (AFD), par la voix de sa coordinatrice-pays, Mme Elysée Ntumba, salue cette décision qu’elle qualifie de juste et réparatrice. Selon elle, cette orientation marque un pas important vers la justice sociale pour les jeunes filles victimes de violences basées sur le genre (VBG).
« Cette mesure est une véritable consolation pour les filles victimes de grossesses précoces, souvent causées par des abus. Il est injuste qu’on les exclue du système éducatif pendant que leurs auteurs, eux, poursuivent tranquillement leurs études. Il faut inverser cette logique discriminatoire », a-t-elle déclaré dans un entretien accordé ce samedi 19 juillet à INFOPLUS.CD.
Mme Ntumba a également insisté sur la nécessité de mettre en place un accompagnement médical et psychosocial pour ces jeunes filles, particulièrement lorsqu’il s’agit de premières grossesses.
« La scolarité ne doit pas être une variable d’ajustement face à la maternité. Il faut assurer un encadrement adapté, à la fois humain et professionnel, pour préserver leur avenir », a-t-elle poursuivi.
En réponse aux critiques évoquant une "banalisation de l’immoralité", elle a été catégorique :
« Si l'on veut suspendre la scolarité des filles enceintes au nom de la morale, alors qu’on commence aussi par exclure les garçons auteurs de ces grossesses. »
Il convient de rappeler que la circulaire ministérielle n’a pas fait l’unanimité. L’Église catholique, par exemple, a instruit ses coordinations scolaires de ne pas appliquer cette mesure dans ses écoles. Une position aussitôt contestée par le gouvernement. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a publiquement rejeté cette directive ecclésiastique, réaffirmant le caractère républicain et inclusif de l’école congolaise.
Reste à savoir si l’Église maintiendra sa position dans les jours à venir.
José Panda, depuis Kananga
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