Justice : « Le verdict tombé dans le procès Mutamba est une preuve que personne n’est au-dessus de la loi » (Ir. Jeannot Ngeleka)

La condamnation de Constant Mutamba Tungunga, ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux en RDC, à trois ans de travaux forcés, continue de provoquer de vives réactions à travers le pays. Sur les réseaux sociaux, dans les salons de discussion, sur les plateaux de télévision, à la radio comme dans la rue, le sujet alimente les débats.

Pour certains, Constant Mutamba, qui s’était investi corps et âme pour redresser une justice qu’il avait lui-même qualifiée de « malade » dès son entrée en fonction, ne méritait pas une telle sanction. Selon eux, sa condamnation symbolise un signal sombre : celui d’un système qui promeut les antivaleurs, l’impunité et les détournements de fonds. Dans cette logique, ils exigent sa libération « immédiate », évoquant son surnom de « Crocodile de Luozi ».

À l’opposé, plusieurs analystes, chercheurs et observateurs estiment que ce verdict constitue au contraire un signal fort. Pour eux, la justice démontre sa capacité à sanctionner sans discrimination, peu importe le rang social ou l’obédience politique du mis en cause.

« Personne n’est au-dessus de la loi »

Dans cette dynamique, l’ingénieur Jeannot Ngeleka Mpashi, coordonnateur provincial du Kasaï-Central au sein de la Dynamique Isaac Jean-Claude Tshilumbayi (D-IJC-T), soutient que la justice n’a fait que son travail.

« On ne peut pas crier à l’injustice dès qu’un acteur politique est condamné. Si les faits de détournement sont établis, il est normal que la personne réponde devant la loi, comme tout citoyen », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à Infoplus.cd ce dimanche 07 septembre 2025.

Et de poursuivre :
 « On doit arrêter de protéger les gens parce qu’ils sont médiatisés ou proches du pouvoir. Ce pays a besoin d’une justice forte, impartiale et libre. Pour moi, ce verdict est un signal fort que personne n’est au-dessus de la loi. C’est ce genre d’actes qui peuvent redonner confiance au peuple dans les institutions. »

De leur côté, certains défenseurs des droits humains, à l’instar de Jean-Claude Katende, critiquent la condamnation aux travaux forcés. Selon eux, aucune ordonnance n’a encore fixé les modalités pratiques d’exécution de cette peine, ce qui pose un problème d’applicabilité.

Pour rappel, le mardi 02 septembre 2025, la Cour de cassation a condamné Constant Mutamba à trois ans de travaux forcés pour détournement de fonds destinés à la construction de la prison de Kisangani. Outre cette peine, l’ancien ministre a écopé de cinq ans d’interdiction de vote et d’éligibilité après sa condamnation, de la privation du droit à la libération conditionnelle ou à la réhabilitation, ainsi que de l’exclusion définitive des fonctions publiques.

Paul Claudel Kamukenj


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