Justice : entre prison et liberté, Constant Mutamba face au dernier verrou

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Le sort de l’ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba Tungunga, se joue ce mercredi 27 août devant la Cour de cassation. Poursuivi pour le détournement présumé de plus de 19 millions de dollars américains destinés à la construction d’une prison centrale à Kisangani, dans la province de la Tshopo, l’ex-membre du gouvernement connaîtra son verdict au terme d’une audience décisive.

Dix ans de prison requis

Lors du procès du 13 août dernier, le ministère public avait requis 10 ans de prison ferme, assortis de la privation du droit de vote pendant la même durée. Constant Mutamba, surnommé le « Croco de Luwozi », continue de rejeter en bloc ces accusations : « Je n’ai pris aucun dollar de l’État », avait-il affirmé devant les juges.

Un procès qui divise

Cette affaire a suscité un vif débat dans l’opinion publique congolaise. De nombreux partisans de Mutamba estiment que les fonds incriminés n’ont jamais été détournés, mais bloqués dans des comptes bancaires sans être utilisés. Des manifestations ont été organisées aussi bien en RDC que dans la diaspora, notamment en France, pour réclamer son acquittement. Certaines de ces mobilisations ont été dispersées par les autorités.

Durcissement judiciaire face aux réseaux sociaux

En marge du procès, le Parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe a ordonné à la Police judiciaire de rechercher et d’arrêter toute personne publiant sur les réseaux sociaux des messages offensants, menaçants ou incitant au trouble public en lien avec ce dossier. Dans une réquisition datée du mardi 26 août 2025, signée par le substitut du procureur général Isofa Nkanga Edmond, il est relevé que, depuis le réquisitoire du ministère public, des contenus visant des magistrats et certains citoyens circulent sur Facebook, WhatsApp, TikTok, X et YouTube. Ces messages, jugés dangereux, seraient de nature à troubler l’ordre public et à mettre en péril l’intégrité physique des personnes visées.

Cette décision a été critiquée par plusieurs observateurs, qui y voient une forme d’« intimidation » et une « provocation » envers les partisans de Mutamba.

L’heure de vérité

En attendant le verdict de ce mercredi 27 août, tous les regards sont tournés vers la Cour. D’un côté, le ministère public se montre déterminé à obtenir une condamnation exemplaire. De l’autre, la défense espère convaincre les juges que les poursuites sont entachées d’irrégularités. En droit, le dernier mot revient aux juges, saisis des réquisitions du procureur. Ils détiennent la compétence de prononcer soit la condamnation, soit la libération de l’ancien ministre.

À lire dans notre prochaine publication : « Que dit le droit congolais si Mutamba est condamné ? »

Paul Claudel Kamukenj


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Commentaires (1)

  • Peu importe tous vos arguments que vous avez avancés pour le montant estimé de millions des dollars américains, nous demanderions au procureur et aux juges de ne plus condamner l'ex ministre de juste et garde des seaux Constant mutamba. Qu'ils lui donne la liberté provisoire sous pretexte que si nous les kinois on a eu la chance de se déambuler bien c'est grâce à lui. Il a fait dans toutes ses manières de rabaisser les mouvements de kuluna et on se promène quand-même bien.

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