Ituri : Yves Kahwa accuse Thomas Lubanga de manipuler la milice CRP à des fins politiques
De retour d’exil en Ouganda, l’ancien chef de guerre Yves Kahwa Panga Mandro rejette toute implication dans la milice CRP de Thomas Lubanga. Il dénonce un projet politique camouflé sous un discours de libération armée et se dit prêt à reprendre les armes pour défendre sa chefferie.
Alors que les services de sécurité annonçaient son alliance avec la Convention pour la Révolution Populaire (CRP), une milice créée par Thomas Lubanga, un autre ancien chef de guerre vivant à Kampala, Kahwa a nié toute collaboration avec les leaders de ce groupe armé. Ce mercredi 16 mars, il a plutôt dénoncé la création de la CRP, affirmant que celle-ci vise uniquement à obtenir un positionnement politique.
« J’ai décidé de rentrer au pays pour expliquer à la population qu’on ne la trompe pas. Lorsque le Président de la République a décidé de désarmer tous les groupes armés en mutualisant les forces UPDF-FARDC, dont nous voyons déjà les résultats, je ne comprends pas que Monsieur Thomas Lubanga crée un mouvement subversif, soi-disant pour venir libérer le pays. Je trouve que c’est une escroquerie », a-t-il déclaré après avoir présenté ses civilités au gouverneur intérimaire de l’Ituri, le général Raüs Chalwe.
Yves Kahwa a appelé la population de la chefferie de Bahema Banywagi, qui partage également une frontière avec l’Ouganda voisin, à s’opposer à la Convention pour la Révolution Populaire (CRP), dont la base militaire opère, selon l’armée, à Nyamamba et à Joo, dans cette même chefferie.
« Je demande à nos frères qui se sont engagés avec la CRP de comprendre que Thomas Lubanga a créé cette milice pour ses intérêts politiques personnels. Je demande également à la population de Bahema Banywagi de faire échec à son mouvement. Et moi, en tant qu’ancien seigneur de guerre, s’il faut combattre militairement pour déloger cette milice de la chefferie de Bahema Banywagi, je suis prêt à le faire », a-t-il affirmé.
Pour rappel, la milice CRP, dont les leaders sont installés à Kampala, est citée par l’armée dans la déstabilisation du littoral du lac Albert, depuis la région de Nyamamba et Joo, dans la chefferie de Bahema Banywagi. Elle opérerait en connivence avec le groupe armé Zaïre pour déstabiliser le gouvernement, selon le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri.
Samuel Atido, depuis Bunia
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