Ituri : voici l'étape suivante pour la réinsertion des démobilisés de la milice d'autodéfense

La coordination nationale du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS) a récemment procédé, au centre de négoce de Mabanga, dans le nord de la ville de Bunia, en province de l'Ituri, à la démobilisation de plus de mille (1 000) éléments de la milice d'autodéfense Zaïre, qui ont accepté de déposer volontairement leurs armes.

À en croire des sources au sein du P-DDRCS, les ex-combattants devraient être réinsérés, après l'étape de démobilisation, dans leurs communautés respectives. Le coordinateur national de ce programme, Désiré Ntanga Ntita, a indiqué que cette phase suivra de longues procédures.

"La première chose, c'est travailler sur la cartographie de la zone de réinsertion pour saisir l'opportunité de développer les AGR. Nous essayons de comprendre ce que les personnes pourront faire après la démobilisation, leurs antécédents professionnels, leurs attitudes et capacités individuelles, leurs aspirations... Au niveau des zones de retour, nous procédons à l'analyse sectorielle des opportunités socio-économiques, mais aussi à l'évaluation des possibilités qui s'offrent à eux pour acquérir les compétences nécessaires et tirer parti des opportunités présentes dans leurs zones de retour", a-t-il expliqué.

Et d'ajouter : "Si les démobilisés veulent se réinsérer dans une communauté, nous allons analyser les opportunités de travail existantes, évaluer ce que l'individu possède comme aptitudes et identifier les contraintes. En fonction de cela, nous allons développer un programme pédagogique qui accompagnera ces personnes dans l'acquisition des compétences nécessaires au développement d'activités économiques. Nous voulons qu'à terme, les démobilisés créent des biens et des services adaptés au marché local. Il faut aussi savoir s'adapter à la dynamique socio-économique du milieu de réinsertion et développer des compétences relationnelles : même si vous produisez du pain, il faut savoir le vendre, se positionner pour qu'il soit consommé et s'adapter à la concurrence locale."

Les démobilisés devraient aussi contribuer au développement de leurs milieux de réinsertion, explique-t-il, en s'impliquant activement dans divers travaux bénéfiques à la communauté.

"Il y aura des mesures qui leur permettront de subvenir à leurs besoins. Il s'agira, par exemple, d'organiser des travaux à haute intensité de main-d'œuvre, des activités d'apprentissage sur le terrain... L'innovation que nous souhaitons introduire consiste à faire en sorte que, même dans le cadre d'une activité temporaire, il y ait toujours une participation transversale de la communauté. Cela signifie nous assurer que les projets bénéficient à la population locale grâce à la construction ou l'amélioration des routes, des hôpitaux, des écoles, des marchés, etc." a-t-il précisé.

Signalons que le P-DDRCS poursuivra, dans les jours à venir, la délivrance des cartes de démobilisés à d'autres éléments de la milice d'autodéfense Zaïre de Mabanga, jusqu'à atteindre près de mille deux cents (1 200) personnes attendues. À ce jour, cinquante-deux éléments ont déjà reçu leur carte, selon les sources du P-DDRCS.

Samuel Atido, depuis Bunia


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