Ituri : un village complètement vidé après l'attaque d'une milice locale

Le village de Logo-Takpa, victime à plusieurs reprises des attaques de la milice CODECO, est vidé de ses habitants depuis près de 48 heures. Situé dans la chefferie des Bahema-Nord, en territoire de Djugu, à une dizaine de kilomètres au nord de Bunia, chef-lieu de la province de l'Ituri, il a subi trois attaques consécutives dans la journée du jeudi 12 décembre : d'abord à 6 heures locales, puis à 9 heures, et en début d'après-midi, rapportent de nombreuses sources dans la zone. Ces attaques ont provoqué le déplacement de ses habitants vers d'autres localités jugées plus sécurisées.

D'après Charité Banza Bavi, coordinateur de l'ONG-DH Respect et Défense des Droits des Personnes Vulnérables (RDPV), basée dans la région, et qui plaide pour un renforcement des effectifs militaires, l'actuel dispositif sécuritaire est insuffisant pour contrôler la situation.

« La situation est catastrophique, car la population risque d'être exterminée sous les yeux des autorités. Les militaires présents dans la zone essaient d'intervenir, mais leur effectif est insuffisant. Nous demandons au gouverneur de déployer rapidement des renforts pour sauver les quelques vies restantes, car de nombreuses personnes sont kidnappées », a-t-il déclaré.

Le coordinateur de la société civile en chefferie de Bahema-Nord, Mambo Lonjiringa, a déploré l'intervention tardive des éléments des FARDC basés à Largu. Il rapporte qu'après la chute du village de Logo-Takpa, d'autres villages situés en périphérie, et accueillant des déplacés, se trouvent également en danger.

De nombreuses observations montrent qu'à l'approche des fêtes de fin d'année, les éléments de la milice CODECO tendent à multiplier les attaques contre les civils, pillant et amassant des butins de guerre.

Précisons que cette milice a, à plusieurs reprises, signé des engagements unilatéraux de cessation des hostilités, des actes qui, malheureusement, restent lettre morte.

Samuel Atido, à Bunia

---