Ituri : L'administration militaire et la société civile nient la présence d'un nouveau groupe armé à Irumu

Un document annonçant la naissance d'un nouveau groupe armé dénommé « Coalition nationale pour la libération du Congo », en sigle CNLC, circule sur les réseaux sociaux en Ituri depuis la fin mars 2025. À sa tête, Joseph Kaina, un ancien seigneur de guerre et membre du M23 en 2013. Sa branche militaire, appelée « Forces nationales pour la libération du Congo », serait installée à Aveba, une entité située dans la chefferie des Walendu Bindi, au sud du territoire d'Irumu, dans la province de l'Ituri, avec pour objectif de « s'opposer à la mauvaise gouvernance de Kinshasa », selon le document.

Des sources locales, contactées par InfoPlus.cd, affirment qu'aucun groupe armé n'a vu le jour dans cette partie de l'Ituri. Pour l'administrateur militaire du territoire d'Irumu, il s'agit d'un simple « canular » visant à tromper la vigilance de la population.

« Ni le chef du groupement, ni celui de la chefferie n’ont confirmé l'existence d'un groupe armé dans ma zone. Il s’agit donc d’un canular sur les réseaux sociaux », a déclaré le colonel Siro N'simba, administrateur du territoire d'Irumu, après vérification.

Par ailleurs, Dieudonné Abozo, vice-coordonnateur de la société civile en chefferie des Walendu Bindi, qui dénonce un plan de déstabilisation de la région par des personnes malintentionnées, appelle à la vigilance des jeunes afin qu’ils ne tombent pas dans le piège tendu aux services de sécurité.

« Après toute investigation, c'est purement un grand mensonge, car les signataires ne vivent ni en chefferie des Walendu Bindi, ni à Aveba. Nous disons aux jeunes de ne pas se laisser tromper ou manipuler par ces individus, car les services de sécurité ont commencé les enquêtes pour identifier les auteurs de ce faux document diffusé sur les réseaux sociaux », a-t-il prévenu.

La prétendue création de ce mouvement insurrectionnel maintient en alerte les habitants de cette région, contrôlée par la Force de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI), une autre milice locale en attente de désarmement depuis 2020. Elle intervient quelques jours après l'annonce de la Convention nationale pour la révolution populaire (CRP), un autre mouvement insurrectionnel opérant dans la région de Nyamamba, au littoral du lac Albert, qui s'est récemment affronté aux forces gouvernementales.

Des habitants de l'Ituri, fatigués par la répétition des conflits, appellent à davantage d'actions des services de sécurité pour étouffer dans l'œuf ces milices avant leur éclosion, tout en souhaitant la restauration de la paix sur l'ensemble de la province.

Samuel Atido, depuis Bunia


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