Ituri : Des inquiétudes de l'UNADI face à la tenue d'un dialogue pour la paix à Bunia

L'union des associations culturelles pour le développement de l'Ituri (en sigle UNADI), structure regroupant les 21 communautés originaires de cette province, exprime des craintes sur la tenue d'un dialogue pour la paix annoncé dans les prochains jours à Bunia, chef-lieu de la province de l'Ituri, sous l'impulsion du ministre de l'intérieur Jacquemin Shabani.

Au cours d'une interview, son président Michel Meta Wani s'est montré "insatisfait" des préparatifs de ce dialogue.

"Les ituriens avaient demandé un forum pour la paix parce que dans la plupart des cas, on les accuse de s'entretuer. Malheureusement, la commission constituée à Kinshasa regroupe seulement 3 personnes de l'Ituri, cela prouve qu'ils font quelque chose contre les ituriens", s'est-il indigné.

Dans un récent communiqué adressé au vice-premier ministre, ministre de l'intérieur Jacquemin Shabani, le caucus des parlementaires du territoire de Djugu, la société civile et l'UNADI réunis ensemble avaient fait des recommandations pour la réussite du futur dialogue.

"Nous avons pris l'option d'une manière unanime que la question de ce dialogue doit se faire avec les ituriens et la commission doit travailler dans la ville de Bunia. Celle-ci doit être constituée au moins en grande partie des ituriens qui connaissent le milieu", ont écrit ces structures au VPM de l'intérieur, rapporte de président de l'UNADI.

Cependant, au sein de l'opinion publique, l'on s'inquiète du fait que "ça risque d'être un énième dialogue réunissant les ituriens dont les résultats escomptés ne sont toujours pas atteints". De nombreux observateurs souhaitent que le gouvernement dote plutôt les FARDC des équipements et renforce leur effectif en Ituri pour combattre les groupes armés réfractaires au processus de paix, signataires en mainte reprise de cessez-le-feu devant les autorités politico administratives.

Rappelons qu'au mois de Mars 2024, un autre dialogue a été tenu dans la ville de Bunia sur initiative du ministre de la défense nationale et anciens combattants, à l'époque Jean-Pierre Bemba, dont la résolution finale était la cessation des hostilités par les groupes armés locaux. Dès lors, des tueries des civils se sont poursuivies dans certaines entités du territoire de Djugu (devenu épicentre des violences) où l'on signale ces jours des tueries dans les zones minières à l'Ouest du territoire.

Samuel Atido


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