Haut-Katanga: le Comité Congolais des Grands Barrages (CCGB) a tenu sa conférence annuelle
Le Comité Congolais des Grands Barrages (CCGB) a, comme annoncé tenu sa première conférence annuelle le 31 août dernier, au Centre Arrupe de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga. Sous l’appui de l’entreprise minière Tenke Fungurume Mining (TFM). Cette assise a été placée sous le thème :« les barrages pour un développement durable en République démocratique du Congo ».
Durant cette conférence, six (6) communications ont été faites. La première tenue en visioconférence est celle de Michel Lino, Président en exercice de la Commission Internationale des Grands Barrage (CIGB).
Celui-ci a brossé en quelques mots la genèse de la CIGB en 1928 et ses objectifs. Dans sa présentation, il a insisté sur le fait que « l'avenir réside dans les nouvelles méthodes de gestion de l'eau des rivières. Il faut s'attendre à des transformations radicales dans l'exploitation de la puissance des rivières, notamment par le stockage de l'énergie. Avec la pénurie d'eau engendrée par le changement climatique, il est crucial de repenser l'utilisation de nos fleuves. La multiplication des installations de pompage et de turbinage permettra d'exploiter les barrages de manière plus intégrée ».
De son côté, Raphaël Nkulu, président national du CCGB, a présenté le fonctionnement et les perspectives d'avenir du comité. Il a révélé que le potentiel hydroélectrique de la RDC est d'environ 103.000 mégawatts, avec le seul site d'Inga pouvant produire 42.000 mégawatts. Il a exprimé la volonté du comité de collaborer avec les autorités pour développer les projets Inga 3, Inga 4 et jusqu’à Inga 8, avec l’objectif d’atteindre 42.000 mégawatts. Il a ensuite, appelé à une mobilisation des Congolais pour encourager le gouvernement à construire ces infrastructures vitales pour le pays.
Le vice-président du CCGB, Hervé Kitambo, a pour sa part clarifié la signification du concept de « développement durable », dans le contexte minier et l'apport du CCGB pour une exploitation minière responsable.
« Le développement durable est une approche qui vise à répondre aux besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins. En 2015, ce concept a été adopté par les États membres des Nations Unies dans le cadre des Objectifs de Développement Durable à l’horizon 2030. Parmi ces objectifs, l’objectif 9 concerne l’industrie, l’innovation et les infrastructures, tandis que l’objectif 12 traite de la consommation et de la production responsables, tous deux directement liés à l’activité minière en RDC", a-t-il expliqué. Il a ajouté : "La gestion des résidus miniers est essentielle pour garantir une exploitation minière durable et responsable ».
Quant au Président du Sous-Comité sur le Secteur Minier Elysée Kavula, a focalisé sa présentation sur la mission actuelle du sous-comité, qui est celle d’accompagner le comité dans la gestion des résidus pendant et après l’exploitation sur les sites miniers. Cela implique aussi défendre la sécurité ainsi que l’intégrité des installations de stockage des résidus et des lagunes de déchets.
Dans le but d’orienter la mission du sous-comité de manière cohérente; Il a mis à la porté de tout le monde, les six (6) objectifs spécifiques sa communication s’est achevée par la présentation de tous les membres qui font l’équipe du Sous-Comité sur le Secteur Minier.
Ces échanges ont permis aux participants d'approfondir leur compréhension de l'impact des barrages et des pratiques nécessaires pour une gestion sécurisée des parcs à résidus miniers en RDC. Ils ont découvert comment le CIGB soutient la mission de la CCGB pour préparer le gouvernement congolais à relever les défis du XXIe siècle dans le domaine de la gestion des ressources hydrauliques et hydroélectriques.
Andy Small de Klohn Crippen Berger et Paul Ridlen de Knight Piesold USA, sont intervenus par visioconférence, ont de leur part présenté successivement « le principe de classement des parcs à résidus en fonction des conséquences en cas de rupture et le rôle de l’ingénieur désigné et l’importance de la gouvernance dans la gestion des parcs à résidus miniers . Paul Ridlen a souligné que pour éviter des situations de rupture, il est crucial « d’avoir une certaine excellence technique et bien définir les rôles, responsabilités et autorité des personnes impliquées dans la gestion d'un parc à résidus miniers ».
Parmi les participants, Modeste Kamanda a donné ses impressions de cette activité:
« Ça a été pour moi un plaisir de participer à cette conférence. Aujourd'hui, à travers les différentes interventions, on voit l'importance, la pertinence et même l'utilité d'avoir ce comité dans notre pays et son impact sur l'ensemble du territoire ainsi que dans différents secteurs économiques. Ces sont les premières grandes lignes que j'ai pu retenir. À savoir, c'est une plateforme d'échange qui permet de mettre en lumière les procédures, les lignes maîtresses à suivre pour concevoir, construire, exécuter, opérer, maintenir et clôturer les ouvrages. Lors de cette conférence, on a défini ce que l’on doit appeler "Grand Barrage", tout barrage d'une hauteur supérieure à 15m ou de hauteur comprise entre 5 et 15m et qui retient un volume de plus 3 millions de mètre cube d'eau ou de résidus miniers...», a-t-il soutenu.
Madame Ariane Bakwene ainsi que Monsieur Ke Lutumba ont respectivement assurés la modération de cette première conférence annuelle depuis l’officialisation du CCGB. La structure joue un rôle crucial en RDC. Elle regorge plusieurs objectifs, parmi lesquels: la mise à disposition de la documentation technique pour les experts, l'identification des différents barrages (suivant leurs utilisateurs) existants en RDC dans le but de contribuer au registre mondial des barrages de la CIGB et au registre mondial des barrages des parcs à residus miniers qui est en cours de constitution, formation de jeunes pour la surveillance et l’analyse des projets sur le terrain, et bien d’autres.
La rédaction.
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