Guerre à l’Est : Tshisekedi intervient en visioconférence au sommet SADC-EAC depuis son bureau à la Cité de l’Union africaine

Ce samedi 8 février, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a pris part, par visioconférence, au sommet conjoint de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). La réunion, qui se déroule à Dar es-Salaam, en Tanzanie, se concentre sur la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), notamment à Goma.

L’ouverture de la rencontre a été marquée par trois prises de parole : celle de la présidente tanzanienne et hôte du sommet, Samia Suluhu Hassan, du président en exercice de l’EAC, William Ruto, et du président en exercice de la SADC, Emmerson Mnangagwa.

Dans son discours, la présidente Suluhu Hassan a exhorté les membres de l'EAC et de la SADC à dépasser leurs divergences pour trouver une solution durable à la crise sécuritaire en RDC. « L’histoire nous jugera sévèrement si nous restons inactifs », a-t-elle averti. Elle a conclu en soulignant qu’il est temps de chercher des solutions africaines aux problèmes du continent.

De son côté, le président Ruto a souligné qu’il est urgent d’agir. Selon lui, la situation en RDC, bien qu’elle affecte la communauté internationale, nécessite une intervention concertée pour soutenir le gouvernement congolais. « La situation est complexe, mais elle peut et doit être résolue », a-t-il déclaré, ajoutant que ce sommet devrait poser les bases d’un avenir meilleur. Il a aussi proposé une approche holistique pour résoudre le conflit.

Au nom de la SADC, le président Mnangagwa a rendu hommage aux nombreuses victimes civiles et militaires à Goma. Il a évoqué ce sommet comme un signe de l'engagement des deux blocs régionaux à défendre les valeurs de l’Union africaine. Il a ensuite affirmé qu'une action décisive est nécessaire pour mettre fin aux violences : « Il est impératif de faire taire les armes », a-t-il insisté. Mnangagwa a aussi appelé à l'unité, à l’honnêteté et à la flexibilité dans le traitement de cette crise, en rappelant la solidarité historique des dirigeants africains pendant la période coloniale.

Le président Tshisekedi prendra la parole lors de cette réunion pour présenter son analyse de la situation et partager les attentes de la RDC. Parmi celles-ci, il demandera un cessez-le-feu immédiat, la condamnation du Rwanda pour son invasion de Goma, le retrait des troupes rwandaises des zones congolaises occupées illégalement, la réouverture de l’aéroport de Goma pour faciliter l'aide humanitaire, ainsi que le retour de la ville sous le contrôle des autorités congolaises.

Les résolutions issues de ce sommet viendront compléter les récentes victoires diplomatiques de la RDC, notamment celles obtenues à Genève lors de la session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le 7 février, et à Malabo, lors de la réunion de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale, où les deux organisations ont dénoncé l’implication du Rwanda dans l’instabilité de l’Est de la RDC.

La Rédaction

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