Grève à la cour d’appel de l’Ituri : les greffiers accentuent la pression sur Kinshasa

Les greffiers de la cour d’appel de l’Ituri ont de nouveau manifesté, lundi 19 mai, au siège de cette instance judiciaire. Ils annoncent le durcissement de leur grève, entamée le 12 mai, paralysant ainsi les activités judiciaires de la cour.

Interrogés, ils dénoncent le silence « coupable » de Kinshasa face à leurs revendications, réclamant une amélioration de leurs conditions de vie, notamment le paiement de leurs arriérés de salaires, de leurs primes, ainsi que leur promotion en grade.

« Nous avons fait presque vingt ans sans toucher nos salaires, et nous avons des greffiers qui ont fait plus de vingt-cinq ans sans être mécanisés. Nous menons une vie très critique », ont-ils déclaré dans un vox pop réalisé sur le lieu de la manifestation.

Des pneus ont été brûlés dans l’enceinte de la cour d’appel après les premières manifestations du 12 mai, pour exiger une réponse claire aux frustrations accumulées. Un mémorandum a d’ailleurs été adressé aux autorités compétentes, appelant à une issue rapide à la grève.

Contacté, Laurent Ramazani, greffier principal à la cour d’appel de l’Ituri, reconnaît l’impact de ce mouvement sur le traitement des dossiers judiciaires en cours. Il appelle cependant ses collègues à reprendre le travail, dans l’intérêt de la justice.

« Il y a un impact négatif, car ce sont les greffiers et les juges qui assurent la composition de la justice. Qu’ils soient patients, nous allons continuer à suivre leurs dossiers », a-t-il confié à InfoPlus.cd.

Les autorités judiciaires, notamment le premier président de la cour d’appel de l’Ituri, ont refusé de commenter cette situation, affirmant que la question relève de la compétence du gouvernement central. Des rapports auraient déjà été transmis à Kinshasa, en attente d’une solution.

En attendant, les audiences sont suspendues, paralysant totalement les activités judiciaires à la cour d’appel de l’Ituri.

Samuel Atido, depuis Bunia

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