Éditorial : Changer ou réviser la constitution ? La classe politique congolaise se déchire !

Déclaration de Félix Tshisekedi

Félix Antoine Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo, a récemment annoncé un projet de changement ou de révision de la constitution lors d'un discours tenu à Kisangani, dans la province de la Tshopo. Bien qu’il ait précisé que cette initiative ne viserait pas la limitation des mandats présidentiels, les réactions des partis d'opposition ont été immédiates et virulentes.

L'opposition hausse le ton

La plateforme Lamuka, ainsi que d'autres figures de l'opposition, notamment Prince Epenge, se sont vivement opposées à ce projet, arguant que le contexte actuel de guerre exige une mobilisation politique pour la défense de l'intégrité territoriale du pays. Ils soulignent qu’une grande partie du territoire, notamment dans la région de Rutshuru, demeure sous l’emprise de groupes armés comme le M23, soutenus par des puissances étrangères.

Un appel à la cohésion nationale

Pour les opposants, l’unité nationale devrait être prioritaire en cette période de crise, marquée par des conflits internes et externes. Ils craignent que le débat autour de la constitution détourne l’attention des véritables préoccupations des Congolais, qui endurent de graves souffrances en raison de l’insécurité persistante.

Un rappel historique douloureux

La RDC a déjà traversé des périodes de tension politique autour de la question constitutionnelle. Sous la présidence de Joseph Kabila, des manifestations violentes avaient éclaté à Kinshasa, provoquant des pertes humaines. Ce souvenir reste gravé dans la mémoire collective, et nombre de Congolais redoutent de revivre ces tragédies.

Une classe politique en transformation ?

Une question s'impose : les partisans de cette révision ont-ils tiré les leçons du passé ? Des épisodes comme ceux du 4 janvier 1959 et du 16 février 1991 témoignent de la volonté des Congolais à défendre leurs droits, même au prix de lourds sacrifices. La prudence est donc de mise pour éviter de raviver des tensions.

Des divisions au sein de l'Union sacrée

Le projet de révision constitutionnelle ne fait pas l’unanimité au sein même de l'Union sacrée de la nation (USN). Certaines voix, parfois anonymes, expriment leur crainte qu’il ne s’agisse d’une manœuvre politique pour consolider le pouvoir. Ces dissensions pourraient influencer les débats à venir.

Vers une période incertaine

L'avenir de la RDC semble suspendu à ces discussions autour de la constitution. Si des mesures adéquates ne sont pas prises, le pays pourrait se retrouver face à des défis majeurs pour son unité et sa stabilité. De nombreux observateurs estiment qu’une telle démarche serait imprudente dans le contexte actuel.

Paul Claudel Kamukenji / InfoPlus.cd


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