Diocèse de Luiza : Des enseignants accusent le curé de la paroisse Rufudi de leur ponctionner 5 000 FC pour soutenir les efforts de guerre

Ils vivent un calvaire.
 Et semblent évoluer dans une jungle où seul le léopard impose ses règles à tous les animaux. Personne ne vient à leur secours.

Les professionnels de la craie de la paroisse Rufudi, dont le siège est à Nkuna ya Tshitambala, une localité située à environ 150 km au nord du siège administratif du diocèse de Luiza – où réside l’évêque Mwanama Galumbulula Félicien – voient leur salaire amputé.

Selon un enseignant ayant requis l’anonymat et contacté par InfoPlus.cd ce mardi 18 mars 2025, chaque fin de mois, ces enseignants mandatent le prélat catholique pour se rendre à Luiza, où l’agence Caritas – chargée du paiement – leur verse leur rémunération. Avec une procuration, le prêtre récupère l’argent et le leur ramène. Mais ces derniers mois, alors que la situation sécuritaire s’aggrave à l’Est de la RDC, leurs salaires sont systématiquement réduits. Et personne ne sait réellement où va l’argent.

« Ces derniers mois, le prêtre prélève 9 000 FC sur notre salaire. Il nous dit que 5 000 FC sont destinés aux efforts de guerre et 4 000 FC couvrent ses frais de transport. Personne n’ose poser de questions », confie notre source.

Il ajoute :

« La paie individuelle n’existe plus. Le prêtre remet nos salaires aux préfets et directeurs, qui se chargent ensuite de nous payer, mais avec beaucoup de difficultés. »

Le curé dément catégoriquement

Contacté pour réagir, le curé de la paroisse catholique Rufudi, l’abbé Jean Kabulu, rejette en bloc ces accusations. Selon lui, un accord a été conclu entre les enseignants et son prédécesseur.

« Il y avait un arrangement avec mon prédécesseur. Lorsque j’ai pris la paroisse, on a renouvelé l’accord. À l’origine, ils devaient se rendre à Yangala pour percevoir leur salaire, mais ils ont préféré me mandater pour aller le récupérer à Luiza. En contrepartie, nous avions convenu qu’une somme de 2 000 FC (0,8 $) serait prélevée pour mes frais de déplacement. S’ils parlent de 9 000 FC (3,6 $), c’est faux. C’est de la mauvaise foi », réagit-il.

Malgré son démenti, d’autres enseignants assurent que l’abbé prélève cette somme en prétextant que c’est le coordonnateur de Caritas Luiza qui la retient.

À noter que toutes les tentatives pour joindre le coordonnateur de Caritas Luiza sont restées vaines.

Affaire à suivre…

Paul Claudel Kamukenj

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