Crise d’eau à Mbujimayi : la LUCHA exige des solutions durables
Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) a organisé, ce vendredi 18 avril, un sit-in devant la direction provinciale de la REGIDESO au Kasaï Oriental. L’objectif était de dénoncer la pénurie persistante d’eau potable dans la ville de Mbujimayi et d’exiger des solutions urgentes, durables et institutionnelles.
En effet, depuis plus d’un mois, les habitants de cette capitale provinciale vivent un véritable calvaire hydrique, une situation qui, selon la LUCHA, s’inscrit dans une longue tradition d’indifférence des autorités.
Dans un mémorandum adressé au directeur régional de la REGIDESO, les militants ont déploré « une pénurie chronique d’eau » qui persiste « au 21ᵉ siècle » dans une ville de plus d’un million d’habitants.
« Depuis plus d’un siècle, les habitants de cette ville, pourtant chef-lieu du Kasaï Oriental, font face à une pénurie chronique d’eau, affectant largement leur quotidien et leur droit fondamental à une vie saine et décente », ont-ils dénoncé.
Une gestion jugée opaque et inefficace
Le mouvement fustige la communication, jugée faible, de la REGIDESO face à cette crise. À ce jour, aucune mesure concrète ni plan de sortie n’a été présenté à la population, ce qui alimente l’inquiétude et la frustration.
Dans le même mémorandum, la LUCHA propose plusieurs pistes de solution, notamment :
- La réalisation d’un audit technique du réseau de distribution afin d’identifier les défaillances et de planifier sa réhabilitation progressive ;
- L’extension du réseau aux quartiers périphériques, souvent oubliés ;
- La construction de stations de traitement d’eau décentralisées pour désengorger le système central ;
- Le développement de partenariats avec les ONG et autres acteurs du développement, en vue du forage de puits sécurisés et durables.
Par ce sit-in, les militants souhaitent interpeller directement la REGIDESO sur ses responsabilités.
« Cette situation interpelle votre responsabilité morale, professionnelle et citoyenne. L’eau est un bien vital. Il est inacceptable qu’en 2025, une ville de l’importance de Mbujimayi continue de vivre dans un tel dénuement hydraulique », ont-ils martelé.
La REGIDESO évoque des contraintes techniques
En réponse, le directeur provincial de la REGIDESO, Mbudi Lelo, a reconnu l’ampleur de la crise. Il l’attribue à la vétusté des équipements électromécaniques, des infrastructures de stockage et du réseau de distribution. L'insuffisance de l’énergie électrique constitue également un obstacle majeur à la fourniture régulière d’eau.
Cependant, il assure que des efforts sont en cours pour remédier à cette situation. Selon lui, deux projets financés par la Banque africaine de développement (BAD) et la coopération allemande (KfW) sont en phase d’exécution. Ils visent la réhabilitation complète des équipements, y compris la construction de nouveaux châteaux d’eau à travers la ville.
BBA, depuis Mbujimayi
Commentaires (0)