Actualité : Joseph Kabila signalé à Goma ce lundi. Corneille Nangaa exulte. Que faut-il comprendre ?

C’est désormais confirmé : Joseph Kabila Kabange, ancien président de la République démocratique du Congo, a été aperçu à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Une présence à la fois symbolique et stratégique, dans une ville placée sous l’influence directe de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), mouvement politico-militaire dirigé par Corneille Nangaa.

Depuis les premières heures de ce lundi 26 mai 2025, les rumeurs enflaient. Certaines sources, y compris nous, affirmaient son arrivée imminente. Les sceptiques, nombreux, exigeaient des preuves. Il a fallu de longues heures avant que la confirmation ne tombe officiellement. Et c’est justement Corneille Nangaa, en personne, qui est venu lever toute équivoque : Joseph Kabila est bel et bien à Goma.

Pour le président de l’AFC, c’est une « bonne nouvelle » qui mérite d’être saluée. Dans une déclaration sans détours, il se réjouit du retour de l’ancien chef de l’État congolais, affirmant que celui-ci a fait « un bon choix en refusant l’exil forcé ». Il va plus loin : à Goma, Kabila est « le bienvenu », dans une partie du pays, dixit Nangaa, « où l’arbitraire, la persécution politique, les condamnations à mort, le tribalisme, les discriminations et les discours de haine n’ont pas droit de cité ».

Dans la même logique, Corneille Nangaa rappelle que, depuis février dernier, la capitale du Nord-Kivu a vu défiler plusieurs personnalités, représentants de toutes les sensibilités politiques, curieux de constater par eux-mêmes les “avancées” attribuées à l’AFC/M23, notamment en matière de sécurité et d’ordre public. Il cite notamment la visite conjointe d’une délégation mixte ECC-CENCO, présentée comme un « moment de bénédiction » pour la ville.

Mais le message de Nangaa va au-delà de la seule figure de Joseph Kabila. Il s’adresse à tous les compatriotes, acteurs politiques ou simples citoyens, qui, selon lui, souhaitent fuir un État congolais qu’il qualifie sans ménagement de « régime finissant » à Kinshasa, dominé par « des jouisseurs, insulteurs, menteurs, voleurs, détourneurs, tribalistes, incompétents » et par une police politique qu’il accuse d’étouffer les libertés fondamentales.

« Goma, porte martyre du Congo, reste ouverte », conclut-il, appelant à un rassemblement des forces vives de la nation, loin des querelles, des répressions et des calculs politiciens. « Ensemble, dit-il, arrêtons la dictature et les divisions. Faisons avancer la cause du Congo. »

Un message qui risque d’alimenter les débats, tant sur le plan politique que sécuritaire. Que vient réellement faire Joseph Kabila à Goma ? Est-ce le début d’un nouveau chapitre dans la vie politique congolaise ? Ou le signal d’une recomposition plus large, sur fond de tensions entre Kinshasa et les zones sous contrôle rebelle ? L’histoire nous le dira. Mais déjà, les lignes bougent.

Paul Claudel Kamukenji


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